TSF : Manœuvre du seil à la voile

Préparation de la navigation

Préparer et vérifier le matériel

Avant d’embarquer il faut vérifier le matériel d’armement.

  • Sécurité personnelle: un gilet capelé par personne, un équipement individuel adapté à la navigation et à la météo (vêtements, lunettes soleil, chapeau, eau…)
  • Sécurité matérielle : un mouillage (saisi au bateau), seau et écope, boite de sécurité si navigation en mer : carte, compas, corne de brume, lampe, documents de bord.
  • Aviron : quatre avirons avec leurs tolets ou dame de nage, cale pied.
  • Voile : voile enverguée, palan d’amure, écoute, mat avec drisse
  • Divers : Vérifier que le bouchon de nable est bien en place.

Vérifier que le matériel et tout ce qui est embarqué soient bien rangés et « saisis » dans le bateau. Matériel « sensible » : téléphone, appareil photo, clef voiture électronique…etc…dans un bidon étanche.

Gréer le bateau

  • Dérouler la voile et la positionner avec la vergue sur tribord par rapport au mat, par convention (ou sous le vent du mat si l’on sait de quel coté elle doit être envoyée)
  • Saisir le palan d’étarquage avec le gros mousqueton dans l’œillet de point d’amure.
  • Saisir l’écoute, par l’intermédiaire de la erse à bouton, au point d’écoute. La voile est manœuvrée par le palan d’écoute. Ce palan est croché sur la « gueule de raie » sous le vent par un erseau (anneau en cordage). Ce système impose de changer l’écoute de bord à chaque fois que l’on change d’amure (virement de bord ou empannage).
  • Saisir la drisse sur la vergue par l’intermédiaire du collier de rocambeau.

Tout est « clair », la voile est parée à être hissée.

  • Préparer le gouvernail sur les aiguillots et assurer celui-ci au bateau par le bout de sécurité, mettre la barre en place sur la tête de safran.
  • Vérifier les bouts de manœuvre de la dérive.
  • Vérifier l’accessibilité des avirons et positionner les dames de nage (ou les tolets) si départ à l’aviron.

Le bateau est prêt à prendre le large.

Hisser et étarquer

Sur le Seil la drisse est « en simple », elle passe dans un réa en tête de mat. Il peut être intéressant de préparer la voile de manière à ce qu’elle soit hissée sous le vent lors de l’appareillage ou lors du passage de la première bouée du parcours. Après avoir vérifié quelle « est claire » (pas de tour autour du mat ou sur elle-même) on frappe la drisse sur le vergue au collier de rocambeau. La voile est prête à être hissée.

Un équipier se met au pied de mat et averti l’équipage « paré à envoyer »; si tout le monde est « paré » il tire sur la drisse pour hisser la vergue et la voile. Une fois la voile envoyée à « bloc » (jusqu’en haut du mat) on garde le retour de drisse au taquet et on étarque. Pour cela, on exerce d’un bras une traction en travers de la drisse et on reprend le mou à chaque traction. Ensuite la drisse est tournée sur le taquet de pied de mat (faire un ou deux « tours morts » avant de faire la demi clef ; celle-ci ne doit jamais être souquée, la drisse devant pouvoir être filée en quelques seconde si nécessaire). Puis on « love » le courant et on le saisi sur le taquet.

Le palan de point d’amure est étarqué : le réglage de la tension du palan d’amure est très important et vari selon l’allure et la force du vent. En règle générale le guindant de la voile est étarqué au près et relâché au vent arrière et plus le vent monte, plus il doit être étarqué. Pour le près, la voile au repos doit présenter un pli en diagonale entre le haut de la verge et le point d’amure.

Les allures

Navigation au plus près

La voile est bordée et le cap est donné par l’angle de remonté au vent. (Navigation indirecte) Afin de serrer le vent au mieux il faut border la voile à plat, de manière à ce que la bordure inférieure de la voile suive le contour de la lisse sous le vent. Ceci est un repère général ; il s’applique par vent faible à moyen et « mer plate » : on favorise le cap. Par mer formée, ou clapot, le bateau à besoin de puissance et il faut « donner » un peu d’écoute : on favorise la puissance.

Le barreur est attentif au bord d’attaque de la voile qui doit être à la limite du fasseyement, c’est lui qui assure le réglage de la voile, l’équipier qui tient l’écoute ne varie pas le réglage, sauf à choquer en cas de survente. Le palan d’amure est étarqué, le guindant de la voile est bien tendu, le bord d’attaque de la voile est « plate », le cap est meilleur.

L’équipage assure l’équilibre du bateau :

  • longitudinal : sur l’avant par petit temps, « dans ses lignes » dès que le vent monte.
  • Latéral : « gîté » par petit temps, « à plat » dès que le vent monte et surtout s’il y a du clapot.

La dérive est complètement descendue.( si le bateau est trop « ardent » (il lofe) il peut être intéressant de remonter un peu de dérive pour faire reculer le point d’implication de la force hydrodynamique et ainsi aligner Fh et Fa).

Navigation du « près bon plein » au « largue » en passant par le « vent de travers »

Le cap est donné et la voile est réglée en conséquence. (navigation directe) Une fois le bateau sur son cap, la voile est réglée « à la limite du fasseyement » : l’équipier choque l’écoute en observant le bord d’attaque de la voile, celui-ci doit être à la limite de se dégonfler. La voile est entièrement gonflée et bien orientée : elle donne toute sa puissance. Le réglage doit être vérifié régulièrement en choquant un peu d’écoute pour retrouver la limite de fasseyement.

Le palan d’amure est un peu relâché, le guindant de la voile est moins tendu, le bord d’attaque de la voile est plus rond, la voile est plus puissante.

L’équipage assure l’équilibre du bateau :

  • longitudinal : sur l’avant par petit temps, « dans ses lignes » dès que le vent monte.
  • Latéral : « gîté » par petit temps, « à plat » dès que le vent monte et surtout s’il y a du clapot.
  • La dérive peut être légèrement remontée afin de reculer le centre de dérive.

Navigation au vent arrière

La voile est choquée au maximum, perpendiculaire au bateau. Le palan d’amure est relâché, le guindant de la voile est mou, le bord d’attaque de la voile est plein, la voile est plus volumineuse et plus porteuse. Le point d’écoute peut être déporté vers l’extérieur du bateau à l’aide d’un tangon (ou d’un aviron gréé en tangon) : meilleur tenue de la voile et meilleur prise au vent.

Attention par forte brise, la voile doit être « sur bordée » afin que l’ouverture de la vergue ne dépasse pas la perpendiculaire à l’axe du bateau, risque de roulis rythmique.

L’équipage assure l’équilibre du bateau :

  • longitudinal : sur l’avant par petit temps, « dans ses lignes » dès que le vent monte et « sur l’arrière » par forte brise, plus de stabilité en s’appuyant sur les formes larges de l’arrière.
  • Latéral : « contre-gîté » par petit temps et dès que le vent monte afin d’éviter la tendance au lofe. (alignement des centres de poussé dans la voile et de résistance sur la coque)
  • En s’asseyant au fond du bateau, l’équipage abaisse le centre gravité ce qui augmente de façon très significative la stabilité du bateau, sensible par vent arrière.

La dérive est remontée de deux tiers.

Changer de direction

Le virement de bord

Le virement de bord vent devant permet de changer d’amures en passant face au vent. Le SEIL est un bateau très évolutif et il est rare de manquer un virement de bord. Avant de virer de bord il faut s’assurer d’être bien au près serré puis de donner au bateau un maximum de vitesse afin d’avoir l’aire nécessaire à passer le lit du vent.

A l’ordre du barreur « paré à virer » les équipiers répondent  « paré » s’ils sont prêts. Le barreur pousse la barre, il lofe, jusqu’à ce que la voile se dégonfle et passe le lit du vent. Ensuite il se lève, barre toujours poussée, décroche l’erseau d’écoute de la gueule de raie et, tourné vers l’arrière du bateau, raccroche l’écoute sur l’autre gueule de raie ; il se penche bien pour éviter la voile qui faseye au dessus de sa tête. L’absence recommandée de poulie au point d’écoute de misaine évite à l’homme de barre de se faire assommer lorsque la voile bat quand on est bout au vent.

Il se rassoie sur le nouveau coté au vent du bateau, corrige son cap et redresse la barre. Il est nécessaire, avant de reprendre le près serré, de relancer le bateau en navigant au près bon plein et ensuite de lofer progressivement jusqu’au près sur la nouvelle amure.

L’empannage

L’empannage, ou virement de bord « lof pour lof », permet de changer d’amures en passant par le vent arrière. C’est une manœuvre qui ne pose pas de problème par vent faible à modéré ; En effet l’absence de bôme permet de manœuvrer en douceur sans risquer de voir une tête matraquée par un espar mal intentionné. Quand le vent fraîchit vraiment, cette manœuvre peut être périlleuse.

Avant d’empanner le barreur doit :

  • vérifier que le bateau soit bien vent arrière et attendre un moment de pleine vitesse de manière à manœuvrer avec un minimum de vent apparent.
  • vérifier que l’écoute soit « claire », prête à filer librement après la manœuvre.
  • « sur border » la grand-voile de manière à limiter l’amplitude du mouvement au moment du passage de la voile et de la vergue. Cela permet aussi d’éviter que la vergue, en se matant, encapuchonne la voile sur la tête de mat et « fasse chapelle ».
  • faire se reculer l’équipage afin d’asseoir le bateau sur son « cul » et éviter le coup de roulis qui peut entraîner un départ au lof après la manœuvre.
  • vérifier que la dérive soit remontée aux deux tiers afin d’éviter que le bateau, lors de la manœuvre, ne vienne prendre appuis sur l’eau, augmentant par là le coup de gîte. Il vaut mieux que le bateau puisse « déraper » sur l’eau.

A l’ordre « paré à empanner », l’équipage réponds « paré » si tout est prêt. Le barreur tire progressivement la barre, il abat; Au moment ou il sent que la voile va passer, il empoigne le palan de grand-voile et fait passer la voile sur l’autre bord. C’est lui qui commande le passage et non la voile qui décide. Dès que la voile est passée, dans le mouvement, il laisse filer l’écoute afin de minimiser l’à-coup dut au regonflement de la voile sur le nouveau bord. Une fois la manœuvre effectuée et la trajectoire stabilisée il peut changer l’erseau d’écoute de gueule de raie et reprendre les réglages sur le nouveau bord.

Les changements de mode de propulsion

Lors des changements de mode de propulsion il est indispensable que chaque équipier occupe régulièrement le même poste à bord. Le coordinateur de la manœuvre est le barreur qui est le seul à avoir une vue d’ensemble du bateau, de l’équipage et des conditions extérieurs.

L’équipage normal d’un SEIL se compose de cinq personnes, un barreur et quatre équipier/rameur. Lors des bords à l’aviron les quatre rameurs nagent « en pointe », lors des manœuvres de changement de mode de propulsion, il faut que deux rameurs prennent les quatre avirons « en couple » de manière à libérer deux équipiers pour la manœuvre des voiles tout en restant propulsif.

Passage de la voile à l’aviron

Les deux équipiers « voile » vérifient que tout soit clair :

  • Devant (ou équipier de drisse) : voile préparée du coté sous le vent, la drisse claire, le palan de point d’amure relâché.
  • Arrière (ou équipier d’écoute) : voile bien dégagée, écoute claire et crochée sur la gueule de raie du bon coté

A l’ordre « paré à envoyer » les deux équipiers répondent « paré » s’ils sont prêts. Le barreur lance « envoyez ». L’équipier avant tire sur la drisse et hisse la voile « à bloc » puis saisi la drisse sur le taquet. Il règle ensuite le palan d’amure afin d’étarquer le guindant de la voile. Pendant ce temps, l’équipier arrière gère la sortie de la voile et le passage de l’écoute entre les rameurs.

A l’ordre « rame hors de l’eau » puis « rentrez les avirons » les rameurs rangent les avirons dans le bateau puis prennent leurs places de façon à équilibrer le bateau. L’équipier d’écoute règle la voile en liaison avec le barreur.

Passage de l’aviron à la voile

Les deux équipiers « aviron » préparent les avirons sur les tolets ou les dames de nage. Ils se préparent à « nager » en couple. A l’ordre du barreur « paré à affaler » les deux équipiers « voile » vérifient que tout soit clair :

  • Devant : drisse claire, prête à être filée
  • Arrière : écoute claire, prête à être saisie pour amener la voile dans le bateau

A l’ordre du barreur « nager » les deux rameurs se mette en action. A l’ordre du barreur  « affaler » les deux équipiers « voile » agissent :

  • Devant : l’équipier choque la drisse en regardant ce qui se passe derrière pour réguler la descente de la voile. Il tire en même temps sur le guindant de manière à contrôler la chute de la vergue. Une fois la voile affalée il ferle la voile grossièrement avec la drisse ;
  • Derrière : l’équipier d’écoute saisi l’écoute puis le point d’écoute et la chute de la voile afin de la guider dans le bateau. Il reste vigilant à la descente de la vergue et la guide vers le centre du bateau en gênant le moins possible des rameurs. Une fois la voile affalée, il la ferle grossièrement au centre du bateau.

Une fois la voile affalée et saisie dans le bateau les deux équipiers « voile » reprennent leurs postes de nage aux avirons.

Points divers

  • Lors des régates, les voiles doivent être complètement « amenées », sur les parties du parcours à effectuer à l’aviron.
  • Lors du passage des bouées où doivent être effectués des changements de mode de propulsion, les bateaux peuvent être en mode « voile/aviron » à partir de la perpendiculaire à la route venant de la bouée précédente et passant par le centre de la bouée et jusqu’à la perpendiculaire à la route vers la bouée suivante et passant par le centre de la bouée.
Pour marque-pages : Permaliens.

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