Quand nous partîmes de Toulon

Complainte

Quand nous partîmes de Toulon
pour faire la pêche au poisson
nous étions notre équipage
dix-sept jeunes matelots
qui ne craignaient point l’orage
la mer ces terribles flots.

Nous n ‘étions pas montés à bord
que nous pensions tous à la mort
embrassant nos bonnes amies
que nous aimions si tendrement
notre pauvre cœur qui soupire
leur dit adieu en pleurant.

Les ayant toutes embrassées
elles se mirent toutes à pleurer
fallait avoir bien du courage
mais nous étions bien forcés
car notre doux langage
n’a pas pu les consoler.

Le Capitaine qui pleurait
parlait à sa bien-aimée:
« oh ma mie ma douce amie
implore le dieu d’amour
qu’il nous conserve la vie
nous ramène auprès de vous! »

Nous n’avions pas fait 600 lieues
qu’entre la mer et les cieux
on entend gronder le tonnerre
tout le ciel est en clarté:
« Matelots que faut-il faire
voilà notre bateau percé! »

Voilà toutes nos voiles perdues
et notre grand mât rompu
matelots prenons courage
forçons notre bâtiment
voilà la mer qui abonde
vite à la pompe il faut pomper!

Celui qui faisait son quart
ne pouvait plus tenir la barre
il dit à son capitaine
attachez-moi sous les bras
ah voyez quelle tristesse
j’ai souffert mille combats !

Celui qui nous a sauvé
c’est un capitaine anglais
navigant sur La Rochelle
faisant sonner carillon
la tempête nous ramène
tout droit au port de Toulon.

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés.