Chant à virer
C’est par un dimanche matin,
que nous appareillons dans la rade de toulon.
L’officier de quart fait border la grand voile,
au cabestan, il faut que tout le monde y soille,
et vire, et vire vire donc,
sans ça tu n’auras pas de vin dans ton bidon.
Le lendemain au coin du jour,
le capitaine est là pour réveiller le tambour,
en lui disant tambour réveilles toi vite,
au matelot fait le branle bas de suite,
c’est pour faire valer le pont,
sans ça tu n’auras pas de vin dans ton bidon.
une fois le lavage terminé,
on donne un coup de sifflet,
l’équipage a changé,
pantalon blanc, chemise de service,
pauvre marin pour toi quel supplice,
c’est pour aller à l’inspection,
sans ça tu n’auras pas de vin dans ton bidon.
à l’inspection, tous alignés,
on voit ces officiers nous passer sous le nez,
s’ils aperçoivent la moindre petite tâche,
ils t’disent salo, faut qu’tu décrasses,
avec de l’eau et du savon,
sans ça tu n’auras pas de vin dans ton bidon.
quand l’inspection est terminée,
y en a encore de quoi pour toute la matinée,
ce qui m’dégoute le plus dans ce service,
c’est que l’on fait les plus durs exercices,
celui là qui pas attention,
celui là n’en auras pas de vin dans son bidon.
et quand vient l’heure du midi,
on chique le peu d’légumes que l’on nous a servis
le vendredi, c’est le jour du fromage,
si quelqu’un dit : oh, est ce c’est dommage,
l’officier qui passe sur le pont,
lui dit t’en auras pas de l’eau dans ton bidon.
et le dimanche après midi,
si y a quelques marins qui veulent se divertir,
on les envoie à terre vers une heure,
pour revenir le soir vers sept heures
celui là qui manque l’embarcation,
celui là n’en auras pas de vin dans son bidon.
celui là qui a fait cette chanson,
c’est le nommé léon, un gabier d’artimont,
il en a bien souffert de la marine,
de tous les gabiers et de la discipline,
une fois rentré à la maison,
il ne pensera plus à ce maudit bidon.