TSF n°13 – HOMMES et BOUEES !

Reconnaître la balise sans baliser, sans la biser

Objectif : Reconnaître les balises, les systèmes de balisage et les interpréter …

1 – Qu’est-ce que le balisage?

  • Un ensemble de repères fixes clairement identifiés (en général !) qui servent à faciliter la navigation.Ces quelques 3000 phares et feux, 2300 bouées (et 3 systèmes de radionavigation …) sont gérés par le Bureau des Phares et Balises (qui dépend de la sous-direction de la Sécurité Maritime, qui dépend de la Direction des Affaires Maritimes et des Gens de Mer, etc…).
  • Leur forme est multiple : perches, bouées, tourelles, murs, pylônes, tours, clochers, phares, …
  • Ils peuvent être disposés sur la côte comme en pleine eau et beaucoup sont éclairés la nuit (mais nous n’en parlerons pas ici, car nous sommes normalement au café du Port à partir de 17 h 30 …)

2 – A quoi ça sert ?

  • A éviter les mauvaises rencontres (rochers, bancs de sable, et autres joyeusetés…) : les marques nous signalent les secteurs dangereux , et donc par conséquent par où il faut (ou ne faut pas…) passer.
  • A ne pas se perdre : les caractéristiques propres à chaque marque nous indiquent aussi leur position, et donc la nôtre … à condition d’avoir la carte marine à bord !

3 – Comment ça marche ?

Concernant le balisage, le monde est partagé en 2 régions (qui diffèrent par l’inversion des couleurs rouges et vertes). la France métropolitaine fait partie de la région A, mais par exemple, les Antilles, de l’autre côté de l’Atlantique, font partie de la région B. Il y a d’autre part 2 systèmes principaux de balisage :
a) Le système cardinal : (cf planche 1)

  • Présent en pleine mer et le long des côtes, il repose sur le principe des 4 points cardinaux et nécessite une boussole (ou un bon sens de l’orientation…).
  • Les bouées cardinales se situent à côté des dangers : la nord au nord du danger la sud au sud du danger, etc …
  • Il existe quelques autres bouées dans ce système : voir pour cela la planche 1.

b) Le système latéral : (cf planche 2)

  • Présent dans des passages plus resserrés, ce système repose sur le principe bâbord – tribord.
  • Les bouées latérales (vertes ou rouges) se situent de part et d’autre d’un chenal (embouchure de rivière, de fleuve, entrée de port, …). Elles sont parfois numérotées (n° pairs à babord, n°impairs à tribord).
  • Il existe un sens conventionnel : c’est celui que l’on suit lorsqu’on rentre au port, ou que l’on remonte un cours d’eau et dans ce cas :
    • Les bouées situées à BABORD sont ROUGES,
    • Les bouées situées à TRIBORD sont VERTES.

    Attention, c’est l’inverse si l’on sort du port, ou si l’on descend le cours d’eau !

  • Il existe parfois des bifurcations de chenaux : on a, dans ce cas, des chenaux « préférés » (à babord ou à tribord) avec des bouées bicolores (rouges et vertes).

4 – En quoi ça nous concerne, nous les voile-aviron ?

  • Nous sommes censés naviguer sur nos bateaux (et parfois ailleurs que sur l’Erdre !) : nous pouvons donc être amenés (si, si !) à nous éloigner des côtes et des abris, connaître le balisage est donc indispensable.
  • l’observation de ces marques nous fournit, de façon indirecte, une mine de renseignements sur notre navigation (courants, dangers potentiels, progression, …) : c’est donc une sécurité appréciable. En plus, ça permet de jouer à « rase-cailloux », … et c’est plutôt rigolo (par beau temps !)

5 – Pratiquement, ça donne quoi ?

  • On peut facilement recaler sa position sur l’eau en utilisant les alignements des bouées (ou des perches, des tourelles) entre elles ou avec des repères à terre : il ne faut pas s’en priver !
  • De même, on peut estimer sa progression : il arrive qu’on avance bien sur l’eau, mais qu’on se rende compte, en prenant un alignement à terre, que l’on recule… à cause d’un fort courant contraire !
  • Lorsqu’on passe à côté d’une bouée (avec une bouée de casier ou une perche de parc à huîtres, ça marche aussi !), il est donc toujours intéressant de jeter un coup d’œil à l’éventuel sillage qu’elle laisse : c’est une précieuse indication sur le sens et la force du courant à cet endroit …
  • Maîtriser le balisage est un atout qui permet aussi, en toute connaissance de cause, de sortir des sentiers battus (découvrir de petites criques, des petits passages, …) sans prendre de risques !
  • Attention, ce n’est pas parce que ça passe en théorie qu’il faut y aller sans réfléchir ! La plupart du temps,
    Balisage = hauts fonds = danger !
    Exemple type : Près de la bouée, les fonds sont à 2 mètres et on cale 1 mètre, on pense à priori que ça passe… mais de l’autre côté de la bouée il y a 10 mètres d’eau ! Au vu de cette brutale remontée des fonds, le courant lève probablement un méchant clapot (voire déferle) à cet endroit !
  • Attention aussi à ne pas percuter ces marques ; à cela, 2 causes principales :
    1. courant fort + manque d’anticipation
    2. bouée masquée par une voile + défaut de veille

    … A noter au passage qu’il est interdit de s’amarrer aux différentes marques !

6 – Des limites du balisage, de l’importance de l’estime et de la veille à bord …

  • Quelque soit l’heure du jour ou le lieu de navigation, on doit toujours savoir où on est, de manière à :
    1. anticiper ce qu’on va rencontrer
    2. pouvoir ainsi confirmer (ou infirmer) sa position.
    3. agir en conséquence s’il y a le moindre souci !

    Voici, à cet égard, l’histoire singulière de Jean Le Gouin, l’heureux propriétaire de la « P’tite Annick » :
    15 août, 14 heures, 1 mille au large, Jean Le Gouin sort de sa torpeur :« Depuis ce matin, on a bien dû faire 8 milles dans l’ouest, on devrait apercevoir la Truie sur tribord ! » Silence pesant de l’équipage, puis Jean Le Gouin à nouveau : « Comment ça se fait qu’on ne l’aperçoive pas, cette bouée ? »
    A cet instant, 3 réponses possibles : la 1ère étant plausible, les 2ème et 3ème valant d’être méditées …

    1. « On a pourtant bien l’alignement d’entrée de Porz Gwen et Er Yoc’h par le travers, c’est bizarre : la bouée de la Truie, elle n’aurait pas été envoyée à la côte par la tempête du mois dernier ? »
    2. « Là ! Elle est derrière nous ! On a dû la passer pendant la sieste ! Oh M … , on est sur les cailloux !! »
    3. « Tiens, c’est la Jument, pas la Truie !! Mais alors, on recule depuis combien de temps ?

Le balisage cardinal

  • Par où dois-je passer ?
    • la cardinale NORD étant au NORD du danger, je dois donc passer au NORD de la marque,
    • la cardinale SUD étant au SUD du danger, je dois donc passer au SUD de la marque,
    • la cardinale EST étant à l’EST du danger, je dois donc passer à l’EST de la marque,
    • la cardinale OUEST étant à l’OUEST du danger, je dois donc passer à l’OUEST de la marque,

  • Comment ne pas tout mélanger ?
    Les 2 cônes noirs posés sur la partie supérieure indiquent l’emplacement de la couleur noire sur la bouée :

    • en haut pour la Nord
    • en bas pour la Sud
    • au milieu pour la Ouest
    • aux extrémités pour la Est

    Les 2 cônes noirs indiquent aussi :

    • la direction du Nord pour la Nord
    • la direction du Sud pour la Sud.

    On peut pour les 2 autres imaginer :

    • la silhouette du W (West) placé à plat pour la Ouest
    • la silhouette du E stylisé pour la Est.
  • Les autres marques :

La balisage latéral

  • Par où dois-je passer ?
    Les bouées situées à BABORD sont : Les bouées situées à TRIBORD sont :
    CYLINDRIQUES CONIQUES
    ROUGES VERTES
    PAIRES IMPAIRES

  • Attention : le sens de passage est inversé lorsqu’on sort du port, ou que l’on descend un cours d’eau.
Pour marque-pages : Permaliens.

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