Le virement de bord
Objectif : virer de bord vent devant ( “vent debout”)
Principe : Aucun voilier ne peut naviguer dans la direction opposée au vent (« bout au vent »); pour ce faire, il doit zigzaguer (« tirer des bords ») à environ 45° de l’axe du vent; c’est le même principe, toute proportion gardée, que les lacets pour une voiture qui ne peut pas atteindre un col en ligne directe ! Cette progression, qui enchaîne les segments (les « bords ») et les virages (les « virements ») s’appelle le louvoyage. Lors de chaque virage, le bateau tourne donc d’environ 90° sur lui-même, son nez passant dans l’axe du vent, avant de se retrouver symétriquement de l’autre côté : c’est le virement de bord.
Procédure
A – Préparation
- Le bateau navigue au près (env. 45° du vent pour les voile-aviron), voiles bien réglées, au maximum de sa vitesse (un bateau arrêté vire très mal : essayez de faire tourner une voiture à l’arrêt pour voir)
- Avant d’enclencher le virement, les tâches sont réparties à bord : manœuvre de la voile (écoute et palan d’écoute), manœuvre de la barre, équilibre du bateau
- L’équipage vérifie que tout est « clair » à bord (l’écoute ne doit en aucun cas être bloquée)
- Le barreur prévient ses équipiers qu’il va virer de bord (la formule rituelle est : “paré à virer ?”)
- Lorsque chacun est prêt à exécuter la tâche qui lui est impartie, il répond : “paré !”
B – Exécution
- A l’endroit choisi pour virer de bord, le barreur, placé au vent (du côté opposé à la voile), annonce : « on vire ! » et il lofe (pousse la barre) en grand.
- Dès que la voile commence à fasseyer (battre), l’équipier choque l’écoute (la laisse filer), change le palan d’écoute de côté; la voile continue à fasseyer et passe seule sur l’autre bord : la forcer empêche le bateau de virer
- Lorsque le bateau passe l’axe du vent, le barreur change de côté et remet la barre à zéro
- Les équipiers se déplacent dans le même temps pour assurer l’équilibre du bateau.
- La route du bateau stabilisée sur le nouveau bord (environ 45° du vent), l’écoute peut être rebordée (tirée) progressivement jusqu’à son réglage optimal (jusqu’à la disparition complète du creux inverse qui apparaît le long du mât)