TSF : Le seil

Un peu d’histoire

Plan du seil
Au 19ème siècle de nombreux caboteurs viennent des pays nordiques et notamment de la Norvège pour importer en France du bois, des harengs et de la rogue (appâts servant à la pêche). Ils ramènent vers le Nord du sel, du vin, des produits manufacturée… Souvent, avant leur départ de France, les officiers des caboteurs vendaient leurs prames. Une prame est une petite embarcation se trouvant à bord de grands navires et servant, lors des escales, à débarquer l’équipage à terre ou à passer d’un bateau à un autre.

C’est petites embarcations étaient construites avec des bordés à clin. La coque à clin est constituée de planches qui se chevauchent au contraire d’un bordé « franc » ou les pièces de bois sont ajustées bord à bord. Cette technique de construction, descendant des drakkars vikings, permet un assemblage rapide et bon marché. La coque légère, reste (presque) étanche, même quand le bateau demeure longtemps hors de l’eau comme, par exemple, sur le pont d’un navire.

C’est pour cela que des propriétaires de yachts ont acheté ces premiers bateaux qui ensuite ont été construit sur place en France. Ces prames, stables et sécurisantes, d’abords propulsés à l’aviron ont été dotées d’une voile au tiers et d’une dérive dès la fin du 19eme siècle.

Le SEIL s’inspire directement de ces modèles appartenant à notre patrimoine maritime et fluvial. Son histoire commence près de Nantes sur les bords de la Loire à Trentemoult ou, jusqu’en 1960, une des nombreuses îles, l’île Chevalier, était séparée du fleuve par un petit bras d’eau appelé le « Seil ».
A la fin des années 80 un groupe de constructeurs/navigateurs, passionnés par la navigation traditionnelle sur des canots voile/aviron, sous la houlette de François Vivier, architecte naval, conçoit un bateau adapté à la construction moderne et à une utilisation voile/aviron.

Ainsi est lancée la série du SEIL en souvenir du cours d’eau disparu.

Terminologie du seil et ses définitions

Terminologies du Seil
Aviron : longue pièce de bois qui sert à « nager » (ramer).
Banc d’étambrai : banc situé à l’avant du bateau, contre lequel vient s’appuyer le mat.
Banc de nage : banc sur lequel on s’assoie pour « nager » (ramer)
Barre : pièce de bois tenue à la main servant à diriger le bateau
Bout d’amarrage : cordage qui se trouve à l’avant du bateau servant à l’amarrer.
Collier de rocambeau : cercle de cordage (ou de fer ) permettant de hisser la vergue le long du mat.
Dame de nage : étrier servant à maintenir l’aviron sur les SEIL version « plaisance ».
Dérive : partie métallique pivotante qui empêche le bateau de dériver.
Drisse : cordage servant à hisser la voile.
Ecoute : cordage servant à régler le voile (gonfler ou dégonfler).
Ecope : boite permettant de vider le bateau si celui-ci « embarque »
Garcettes de ris : petits bouts de cordage situés dans la voile servant à la diminuer par le bas en « prenant un ris ».
Grappin : ancre à plusieurs branches.
Gueule de raie : crochet de bois situé sur l’arrière du couronnement, servant à retenir l’écoute
Liston : partie de bois qui ceinture le haut de la coque.
Mât : longue pièce de bois qui porte la vergue et la voile. Le mat du SEIL n’est pas « haubané » (pas de cables qui le maintiennent sur les coté ou sur l’avant).
Palan d’étarquage d’amure : système de cordage et poulies permettant de tendre la partie avant de la voile. (réglable sur le puit de dérive sur certain SEIL).
Porte tolet (ou dame de nage) : pièce de bois percée dans laquelle vient s’articuler le tolet (ou la dame de nage).
Puit de dérive : partie centrale de la coque dan laquelle pivote la dérive.
Safran : partie de l’appareil à gouverner qui est dans l’eau (pivote dans la « tête de safran sur laquelle vient se fixer la barre)
Tableau arrière : partie arrière de la coque sur laquelle se fixe le gouvernail grâce aux aiguillots.
Tolets : tiges de métal sur lesquels viennent s’articuler les avirons.
Vergue : barre de bois sur laquelle est tendue (transfiler) la partie haute de la voile

Le gréement au tiers

Apparu au 15eme siècle, le « gréement du pauvre » équipe les canots des pêcheurs des côtes de la Manche et de la façade Atlantique. Il joue un très grand rôle aux 18eme et 19eme siècle, sur divers type de bateaux depuis le petit canot de pêche jusqu’au grand lougre corsaire.

Ce gréement d’une grande simplicité (pas de haubanage, une seule drisse, une écoute souvent sans poulie) doit son nom au fait que la drisse est prise au niveau du tiers avant de la vergue. On appelle aussi ce type de bateau un « misainier », ou canot à misaine, en raison de la position du mat très en avant : le mat de misaine.

Evolution de la voile carrée

Présent sur des bateaux très différents, il varie en fonction des régions, des modes d’utilisations et des conditions de navigations. Il y a plusieurs types de voile au tiers :

  1. la voile est amurée « en abord » : le point d’amure est situé sur le bord au vent du bateau, plus ou moins loin devant le mat.
    Exemple : les pinasses d’Arcachon, les bateaux norvégiens, la yole de Bantry (obligation de gambeyer : changement de la voile de bord à chaque virement de bord)
  2. la voile est amurée dans l’axe du bateau en avant du mat, en général sur l’étrave sur un point fixe.
    Exemple : les canots traditionnels de Bretagne. ( il est préférable de gambeyer mais ce gréement marche aussi la voile contre le mat).
  3. la voile est ramenée au pied du mat, avec souvent un palan d’étarquage de guindant.
    Exemple : les canots modernes type Seil, la voile reste toujours du même coté, cela n’a pas de grosse incidence sur la marche du bateau d’un bord ou sur l’autre.

Gréement au tiers
Une autre caractéristique de ce type de gréement est l’apiquage de la vergue : c’est l’inclinaison de la vergue par rapport au mat. Avec le temps l’apiquage des vergues a augmenté afin d’améliorer les performances au près des bateaux. Les voiles « carrés » sont devenues de plus en plus allongées vers le point de vergue.

Avantages de la voile au tiers

  1. Economique : minimum de cordage, d’accastillage, mat court qui peut être « brut ».
  2. Une seule voile : facilité de manœuvre en équipage réduit, voir en solitaire.
  3. Mat très en avant qui dégage un grand espace de travail, pour les manœuvres, embarquer du monde ou pour la pêche.
  4. La longueur du mat est inférieure à celle du bateau : facilité de rangement, de transport et cabanage.
  5. Mise en place et rangement très rapide.
  6. Pas de haubanage : on peut hisser et affaler la voile à toute les allures.
Pour marque-pages : Permaliens.

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