Mieux vaut prévenir que guérir …
Objectif : question sécurité mieux vaut prévenir que guérir …
Introduction
Le thème de cette TSF est la sécurité « active » sur l’eau. La voile, c’est du plaisir, mais c’est aussi une activité qui comporte des risques. Ca signifie qu’il faut qu’on fasse attention : on n’est pas inconscients, mais une avarie est toujours possible …
L’objectif est donc de se donner des moyens pratiques pour éviter de commettre certaines erreurs, mais on ne traite ici que du « prévenir » : le « guérir », ce sera pour une autre fois !
L’avarie…
Comment ça arrive généralement :
Exemple | Responsabilité | |||
Cause |
a- structurelle |
manque d’entretien |
PRÉVENIR … |
CNSL |
b- conjoncturelle |
safran cassé |
équipage |
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Problème |
c- initial |
départ au lof |
SUBIR … |
équipage |
d- conséquence |
chavirage |
équipage |
||
Solution |
e- remédiation |
essai de redressement |
GUÉRIR … |
équipage |
f- intervention |
assistance d’un autre bateau |
extérieure |
L’analyse de la situation
- Les anecdotes sont réelles, juste un peu « arrangées » !
- On ne cherche pas, SVP, à savoir à qui c’est arrivé ! De toute façon, elles n’ont jamais porté à conséquence …
- On les prend une par une, on en discute, on cherche les causes, puis les remèdes.
Situations proposées ou « Les avatars de JEAN LE GOUIN, pilier du CNSL et propriétaire de la « P’tite Annick » »
Nota : Cette fiche a servi de fil conducteur à la 1ère soirée TSF sur la sécurité …
- Pour l’entraînement du mois de novembre, la météo annonce un petit vent de nordet (donc froid et sec). Jean le Gouin a tout prévu : il a enfilé 3 pull-over et un caleçon de grosse laine sous son jean ! Mais lors du premier bord de près il se fait rincer par une méchante vague ! Au bout d’une demi-heure, trempé, vert et transi, il doit débarquer …
- Avec ses collègues « matelots », Jean le Gouin a bien vécu le repas des équipages : le lendemain matin, avec une sérieuse casquette en plomb, il rejoint le bord de la « P’tite Annick », mais, après avoir confondu point d’amure et point d’écoute, il « manque à virer » et s’échoue lamentablement sur le premier banc de sable qu’il trouve …
- Pendant la semaine du Golfe 2003, Jean le Gouin, sa femme et son fils s’escriment à remonter le courant pour embouquer le rivière d’Auray. Après une demi-heure d’effort, crevés, ils renoncent et demandent piteusement l’assistance d’une sécurité qui prend la « P’tite Annick » en remorque …
- Au cours des dernières Régates de Trentemoult, « P’tite Annick » arrive à la bouée au vent avec un bon quart d’heure de retard sur le gros de la flotte. Jean le Gouin, désabusé, s’aperçoit alors qu’il a oublié de mettre la dérive …
- Lors d’une régate en baie de Douarnenez, la « P’tite Annick » est sauvagement abordée sous le vent par un voile-aviron « pirate » : elle s’en tire avec un bordé bien éclaté …
- Lors du raid de l’estuaire 2004, « P’tite Annick » arrive à la nuit, plusieurs heures après les copains : Jean le Gouin, dégoûté, s’inscrit le lendemain dans un club de belote…
- Écoute au taquet, Jean le Gouin est surpris par une mauvaise risée sur la Vilaine au mois d’octobre. « P’tite Annick » dessale, l’équipage en est quitte pour un bain réfrigérant et, cerise sur le gâteau, le portable de Jean coule à pic …
- Jean le Gouin se rend par la route à un entraînement à la manœuvre. En sortant de Trentemoult avec sa « P’tite Annick » en remorque, il passe sur un ralentisseur, mais l’attache est mal enclenchée : la « P’tite Annick » joue alors la fille de l’air en traversant toute seule la route, …
- De bon matin, Jean le Gouin doit sortir son bateau. Il a un peu de mal à se tirer du lit et n’a pas vraiment vérifié l’heure de la marée… Quand il arrive au port, « P’tite Annick » soigne ses rhumatismes dans la vase du port. Il a perdu sa journée de navigation, et retourne piteusement se coucher …
- A bord de la P’tite Annick » ,Jean le Gouin a prévu une journée « pêche au large » en famille. Quand il veut rentrer l’après-midi, la partie de pêche se transforme en « galère » car la brise thermique l’oblige à tirer des bords dans un clapot merdique pendant des heures !
Prévenir ou guérir ? | ||||||
Niveau du problème | Situation de départ |
Conséquences possibles |
Exemples |
Synthèse |
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Les Matelots |
Équipement |
Sous-équipement, |
Risques pour l’équipier, |
Pas de crème solaire |
Équipement préparé à l’avance, check-list |
|
Physique |
Fatigue, |
Manque de réactivité |
Difficulté à manœuvrer en cas de mauvais |
Faire un break, |
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Mental |
Méforme, Stress, |
Manque de lucidité |
Essayer de remonter le courant, au lieu de |
|||
Relationnel |
Avec les autres |
Niveaux divers, |
Décisions difficiles |
Maintenir l’objectif initial ? |
Briefing préalable, Communication permanente |
|
Avec les autres bateaux |
Navigation éclatée, |
Isolement, |
Risque de déstabilisation d’un équipage |
Accord sur la navigation + Moyens de |
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Le Bateau |
État général |
Problème de coque |
Manque de fiabilité, |
Dérive bloquée, Aviron cassé, … |
Annulation, |
|
Armement |
Vérification non faite, |
Sécurité défectueuse |
Matériel non arrimé |
Check-list au Tube |
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L’Environnement |
L’air |
Par manque de temps |
Lieux ou Conditions |
Problème de brise thermique |
Se donner le temps et les moyens de prendre les |
|
L’eau |
Renverse imprévue |
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La terre |
Impossibilité de débarquer |
La synthèse générale
- Point sur la navigation (équipage + matériel + conditions) à faire dans les jours qui précèdent, peut être faire une check list
- Briefing juste avant la navigation pour vérifier que tout est OK (l’équipage et les autres bateaux)
- Rester « à l’écoute » : attention constante + communication permanente (à bord + avec les autres bateaux)
- Ne pas hésiter à adapter, voire annuler la navigation si nécessaire
Remarques complémentaires
Au cours de la TSF (9 personnes présentes), des débats ont eu lieu sur plusieurs points ; en voici un aperçu :
- Obligation d’effectuer une veille permanente à bord pour éviter les collisions ; plusieurs propositions avancées : barreur « sous le vent », rotation d’équipiers « responsables de la veille » assis au fond du bateau, voile « relevée » en son milieu à l’aide d’une garcette de ris.
- Problème de la navigation en flotille (à plusieurs bateaux) : navigation « bord à bord » illusoire vu la différence de vitesse des bateaux mais briefing commun au départ + communication (par VHF éventuellement) souhaitable et obligation dans tous les cas de garder le contact « visuel ». Un correspondant à terre peut aussi faire le lien.
- Nécessité lors de la préparation des sorties de tenir compte de la composition des équipages : par affinités évidemment, mais aussi par capacité, en particulier pour le « Survenu ».
- En cas de difficulté, ne pas hésiter à s’arrêter (mouillage ou autre), cela permet de « faire le point », analyser la situation, faire un break, reprendre des forces ou ranger le bateau, pour repartir dans de meilleures conditions !
- Avant toute navigation : prendre le temps de préparer correctement la remorque et le bateau, éventuellement se rencontrer avec l’équipage + faire un briefing (conditions météo, de mer, type de navigation envisagée, …) avant le départ, pour éviter une navigation « dans l’urgence ».
- Une navigation peut être parfois plus longue, voire plus pénible, que ce qui avait été initialement prévu : toujours prévoir de quoi « tenir » (barres de céréales, bouteille(s) d’eau, …).
- Nécessité de prévenir les nouveaux adhérents sur l’équipement de base nécessaire pour naviguer :
- pantalon + veste de ciré fortement conseillés pour lutter contre l’humidité (rosée, pluie, embruns, …), donc le froid
- coiffure, crème solaire, vêtements couvrants légers en cas de soleil
- ravitaillement pour une journée (cf ci-dessus)
- le tout dans un sac étanche où l’on pourra mettre aussi papiers, clés, appareil photo, …