Chanson en hommage aux calfateurs qui ont disparus à l’arrivée des navires à coques d’acier.
Quand un bateau entre en carène
comme celui-lâ que vous voyez là-bas
on ne sait pas le mal et toute la peine
que se donnent ceux qui sont sur les ras
dans l’étoupe en plein goudronnage
vous voyez bien ce tas d’margas
c’est ma bordée, mon équipage
c’est tous calfats, c’est tous calfats
On trouve partout des ministres,
des sénateurs, des députés,
des charpentiers, des ébénistes
même des douaniers retraités.
On trouve des femmes de ménage
des nourrices et puis des soldats.
Mais c’qu’on trouve plus, ça c’est dommage
des tas de calfats, des tas de calfats !
Je le jure sur la pigouillère
que j’avions tant d’turbins dans le temps
que j’ai vu ma bordée entière
tous les jours en cracher le sang
mais à présent, sur ma parole
adieu maillets et pataras !
avec toutes leurs sacrées castroles
y a plus de calfats, y a plus de calfats !
Maintenant que la tôle fait le bordage
y a plus moyen de faire ses frais
on a supprimé le calfatage
oh. que c est du propre que leur progrès
quoi que nos fils feront de leur carrière
des ingénieurs ? des avocats ?
autant brûler la pigouillère
faut plus de calfats, faut plus de calfats !