J’ai construit mon Ilur

Avant de commencer

Ce dossier s’adresse à tous ceux qui ont un projet de construction en tête. Ne réfléchissez pas trop, allez-y! Avant de commencer voilà ce qu’il faut savoir :

  • Surface du chantier : Le chantier requiert environ 6 m de long sur 3 m de large (c’est le minimum pour pouvoir déambuler). A cela s’ajoute la surface nécessaire à la réalisation des scarfs des plaques de contreplaqué, soit environ la même surface de 6m x 3 m… Prévoyez donc assez grand.
  • Conditions de température du local : Un thermomètre dans le local est indispensable. La résine époxy ne pardonne pas. Une température minimum de 18° (à l’extrême, 16°C par temps très sec, avec la résine SICOMIN) est obligatoire pour obtenir de bons collages. L’alternative dans un local peu chauffé et/ou humide est la colle polyuréthane (PPU) beaucoup moins exigeante, mais qui demande des pressions de collage plus grandes et qui n’atteind pas le degré de dureté de l’époxy.
  • Le choix du contreplaqué : Souvent évoqué dans les discussions, pensez que votre bateau va vieillir et qu’un CTBX de base vieillira certainement moins bien qu’un contreplaqué marine 7 plis. J’ai utilisé du contreplaqué marine Moabi/Okoumé dégotté à Saint-Renan (près de Brest) chez Castel. De plus réfléchissez au fait que, pour économiser 2000 francs sur un canot qui va vous coûter 20 000 francs, ce n’est peut-être pas au détriment de la qualité des matériaux de la coque qu’il faut le faire.
  • L’outillage : Pour la construction de mon Ilur j’ai utilisé une scie sauteuse, une ponceuse à bande et une ponceuse excentrique, une scie circulaire sur table (bricolage maison avec fixation de la scie circulaire sous la table – peu recommandable en terme de sécurité!), une perceuse visseuse/dévisseuse, un rabot électrique, 2 rabots manuels, une plane, des ciseaux à bois (qui coupent !), une vingtaine de serre-joints (dont 2 à pompe), des cannaps fabrication maison avec un arsenal de cales (pour les scarfs), … Je n’ai pas eu besoin de combiné à bois (pour le dégauchissage je me suis adressé à un menuisier).
  • Options de réalisation : Coque à clins (défaut) ou à petites lattes, dérive sabre (défaut) ou pivotante, gréement au tiers (défaut) ou houari. L’architecte pourra vous fournir les plans pour les options non documentées dans le dossier initial (défaut).

Achat du dossier de construction et bouquins à lire

  • Le dossier de construction de l’Ilur est en vente au Chasse-Marée (Douarnenez – Finistère). Le dossier est très complet pour un constructeur amateur averti.
  • Un novice devra sans doute se procurer également l’ouvrage de François Vivier (l’architecte de l’Ilur) « Construction bois, les techniques modernes » qui est un excellent complément au dossier de construction.
  • On pourra aussi se procurer des informations sur le travail de la résine époxy (réalisation des scarfs, les charges, les conditions de collage…) soit auprès du fournisseur, soit dans des revues spécialisées.

Les étapes du chantier en images

Le traçage des gabarits

Plan des gabarits de l'IlurIl s’agit de reproduire en grandeur réelle des gabarits, dont les côtes sont données dans le dossier de construction. Commencer par tracer chaque demi-gabarit sur une seule planche m’a paru un bon début, et s’est avéré fort utile par la suite pour des vérifications après brochetage des virures de bordé.
Ensuite le tracé de chaque gabarit (de C2 à C9) ne pose pas de difficulté, moyennant un peu de patience et beaucoup de précision. Ce travail aboutit sur l’obtention des 8 couples découpés dans de l’agglo.

Le montage du chantier

Préparation du chantier pour l'Ilur2 bastings en sapin, quelques traverses, écrous et boulons permettent de monter un chantier solide et qui ne devra pas bouger d’un pouce. L’aplomb du chantier est essentiel, au moins pendant sa phase de montage.

Montage des gabarits de couples sur le chantier

Traverse pour rigidifier le chantierLa rigidité du chantier est importance. 2 traverses longitudinales relient tous les couples entre-eux.

Le tableau arrière

Détail du tableau arrièreConstitué de 3 planches de chêne reliées entre elles par des rainures/fausses languettes, la difficulté réside dans le fait que le plan donne les côtes « verticales » alors que le tableau est incliné. J’ai tracé le tableau arrière directement, sans réaliser de gabarit. La planche supérieure du tableau fait 30mm et au dessous, 22mm. L’étambot est collé au tableau avant montage. Le tableau arrière est fixé au chantier sur 2 épais tasseaux inclinés (j’ai réalisé à cette intention un gabarit pour obtention de l’angle du tableau). Le tracé du tableau arrière a été un des principaux points de blocage, car la documentation explique peu la projection verticale du tableau arrière vers le plan incliné.

L’étrave

Zoom sur l'étraveRéaliser un gabarit de profil de l’étrave est incontournable, vu la complexité des courbes. La difficulté rencontrée a été dans l’équerrage, afin de préparer l’étrave à accueillir les clins, avec un angle différent suivant leur rang. Avec un peu de réflexion on y arrive!

La quille

Débitée dans une planche de chêne dégottée chez le menuisier du coin, l’étrave est équerrée directement sur le chantier, pour qu’elle suive parfaitement le plan des clins de galbord.

Montage de la structure axiale sur le chantier

Montage de la structure du chantierIl s’agit de monter la quille (partie intérieure de la quille), de la fixer provisoirement aux gabarits, de coller le tableau arrière à la quille, de fixer l’étrave au chantier et à la quille (vis et colle).

Découpe des clins

Pour mon Ilur j’aurais utilisé 5 plaques de contreplaqué de 2,5 m x 1,5m. Les plaques sont collées deux à deux par des scarfs (assemblage en sifflet). J’ai ainsi découpé 18 clins dans 2 plaques de 4,90m x 1,5m et une plaque de 4,90m x 0,75m. La préceinte est réalisée en pin d’Orégon dans 2 planches d’épaisseur 14 mm (longueur: 5m largeur: 25 cm).

Réalisation du bordé

GalbordLa pose des clins de galbord s’est avérée délicate (par manque d’expérience). Il est formidable de constater que le contreplaqué peut subir de telles torsions à l’arrivée sur l’étrave. Mais ça passe!
Les clins suivants sont tout aussi difficiles à poser, mais l’art du brochetage, une meilleure approche des points de serrage se précisent de jour en jour. Je pose 2 clins symétriques en 3 jours de travail environ (en comptant les heures de cogitation et de contemplation et de parlote avec les copains et…).
Et au fil des jours le bordé progresse…

Le talon de quille

Talon de quilleLa talon de quille m’a paru difficile à réaliser. Cette partie du canot me semble peu documenté. Vissées (pas n’importe où) et collées, les lames de pin s’amoncellent. Le façonnage demande un bon coup d’oeil dans l’axe. Après beaucoup d’effort voici la quille posée et le talon raboté.

Le retournement de la coque

Coque après retournementAprès 6 mois d’efforts le moment tant attendu est arrivé. Sortir la coque de son gabarit et la placer dans son sens naturel est un moment intense à vivre avec les copains. Nous avons donc sorti, et la coque, et le gabarit. Puis la coque retournée nous livre ses lignes intérieures. Le travail d’aménagement intérieur commence.

Les membrures en acacia

Membrures et rivetsPour ployer les membrures en acacia j’ai trouvé un tuyau en inox de 12 cm de diamètre chez le ferrailleur. Une extrémité est bouchée par une plaque d’inox, l’autre extrémité par un demi-disque. Ce tuyau subira la flamme d’un réchaud à gaz pour faire bouillir l’eau qu’il contient. Chaque membrure sera ébouillantée 1 heure avant d’être ployée dans la coque aux emplacements des couples. Par manque d’expérience les membrures seront posées en 2 demi-journées bien pleines (pose des 180 rivets en cuivre comprise).

Les aménagements intérieurs

Vient la pose du puits de dérive (j’ai réalisé une dérive pivotante), le cloisonnement arrière et les bancs latéraux, la pose des bancs avec les équerres reliées au plabord, le petit ponté avant.

Les travaux de finition

Le ponçage de la coque extérieure terminé, les travaux de peinture achèveront de donner son charme au bateau. Une couche de primaire d’accrochage de chez International suivie de 2 couches de peinture polyuréthane à 2 composants (International Perfection 709). Les parties vernies sont toutes imprégnées de trois couches d’époxy recouvertes de 2 couches de vernis polyuréthane 2 composants (International Crystal).

Accastillage

Accastillage en laiton oblige, les dames de nage sont du plus bel effet. Le système d’aiguillot/fémelot de la fonderie Nivet idem.

Le gréement

La réalisation du gréement

J’ai réalisé le mât dans une planche de sapin blanc qualité menuiserie (prix 150 francs) de dimensions L: 5.50 m X l: 20 cm X ép: 5 cm. Une fois fendu dans la largeur j’ai assemblé les 2 morceaux en opposant les faces. Collage époxy en chargeant avec les poussières de bois récupérées dans le sac de ma ponceuse à bande. Après façonnage un coup de lasure couleur Pin d’Orégon.
En tête de mât un « Rakenn » à l’ancienne, soit une simple pièce de bois dans laquelle une engoujure permet de filer la drisse.
Le pied de mât est placé de façon à respecter l’inclinaison, la quête, préconisée par l’architecte.
La drisse est frappée à 1.10 m du bout avant de la vergue.
La voile est transfilée sans laisser de jeu. Des essais m’ont démontré qu’à laisser du jeu, la misaine prenait de mauvais plis.
La drisse, en imitation chanvre, oblige.
L’amurre tranverse le ponté avant, et un palan constitué de 2 poulies simples est ramené à l’arrière du canot. Ce système permet d’étarquer correctement le guindant et d’apiquer la vergue au maximum.
L’écoute est frappé sur la poulie, tranverse l’oeil de la voile et file via le réa de la poulie.

Réglage du gréement

Il ne faut pas chercher à régler le gréement en intervenant sur la quête du mât comme sur nos gréements modernes. Les anciens ne s’embarrassaient pas de la sorte. Une fois la quête fixée il faut lever les yeux vers la vergue.
Commencer par fixer la drisse sur la vergue à l’emplacement préconisé.Le premier essai sur l’eau sera révélateur : En fonction des plis observés il sera nécessaire d’avancer ou reculer le point de drisse sur la vergue.
Attention, il faut au préalable être sûr que l’amurre est étarquée au maximum. Un mauvais apiquage de la vergue est catastrophique pour la marche au près.
Il ne faut pas hésiter à envoyer la vergue au plus haut. Cela procure plus de visibilité pour le barreur, et j’ai le sentiment que la voile est plus puissante.

Les astuces

Voici quelques astuces que j’ai utilisées ou découvertes en cours de chantier :

  • Si vous manquez de place dans votre local, la mise sur roulettes du chantier est possible, après montage et consolidation de l’ensemble.
  • L’imprégnation des plaques de contreplaqué dès l’achat n’est pas un luxe à mon avis. Particulièrement pour une finition vernie, ces plaques qui seront assemblées par scarf et dans lesquelles seront découpés les clins, sont très manipulées. Les diverses manipulations engendrent des tâches, des chocs qui marquent… L’imprégnation permet de durcir les faces. Bref, une couche d’époxy au préalable, en comptant environ 80 grammes par m2(éventuellement dilué à 10% avec de l’acétone), est souhaitable. Réaliser cette imprégnation avec une spatule large de 15 cm environ par de larges mouvements en « S » afin de bien étaler la résine.
  • Chaque clin doit être chanfreiné sur une largeur de 18mm pour accepter le clin suivant avec l’angle adapté. Pour assurer ces 18mm j’ai adapté un vieux rabot : Un petit tasseau vissé sur la longueur de la semelle du rabot sert de guide. De plus la lame du rabot est légèrement convexe pour creuser le chanfrein et faciliter le collage.
  • Pour que la préceinte ne rippe pas lors du collage, j’ai fixé aux gabarits des cales qui empêchent ce clin de sortir de ses lignes inférieures.
  • Avant le démoulage de la coque (opération de retournement du bateau) il est très judicieux de repérer la place des gabarits de couples en collant du ruban adhésif le long d’une des faces, sur l’intérieur de la coque. Ce repérage permet par la suite de positionner strictement les membrures ployées.
  • Les membrures sur C7 et C8 sont difficiles à mettre en place (vu sur plusieurs Ilur). En effet elles ont beaucoup de courbure et en plus un trévirage important. La solution serait certainement de les poser en 2 parties (babord/tribord)pour réussir à les faire épouser la forme de la coque.
  • La méthode de pose du plabord décrite dans le manuel m’a conduit à l’échec : Le tasseau qui enjambe chaque membrure, fragilisé à cet endroit, s’est rompu à 2 reprises. J’ai donc collé entre chaque membrure un tasseau à 1 cm du livet, puis un tasseau de 1cm par dessus ces collages, sur toutes la longueur du canot. Fastidieux mais efficace.
  • Sur les conseils de plusieurs constructeurs amateurs j’ai renforcé le petit ponté avant par des équerres « horizontales ». Il semble en effet que plusieurs « maîtres à bord » ont vus leur plabord « exploser » lors d’empannages intempestifs.
  • Dosage de la résine : Pour les grandes doses d’époxy, le verre doseur est adapté. Pour une petite dose de colle, j’ai utilisé des seringues de 50 ml vendues en pharmacie. Cela permet un meilleur dosage base/durcisseur, et un moindre gaspillage. J’ai conservé la même seringue pour le dosage de la base et une autre pour le dosage du durcisseur pendant toute la construction de la coque.
  • Encollage : Pour les grandes surfaces à imprégner ou à « glacer » de résine époxy, j’ai utilisé des raclettes en métal. Elles se nettoient bien, soit à l’acétone, soit au burin, suivant l’état de la résine qui est dessus. Pour les petites surfaces à encoller, des lots de pinceaux jetables (à 10F les 5 ou 6) m’ont épargné des manipulations désagréables de produits solvants (Acétone). Pensez à porter un masque à cartouches filtrantes car l’époxy est nocif ainsi d’ailleurs que les peintures bi-composants.

Les regrets

Tout n’est hélas pas parfais ! Voici quelques râtés (critique qui se veut constructive) qui vous permettront peut-être d’améliorer votre canot :

  • Déjà relaté ci-dessus, les membrures avant n’épousent pas parfaitement la forme de la coque.
  • Pour la préceinte j’ai utilisé du pin d’Orégon. Du plus bel effet certes, mais peu résistant aux chocs. A refaire j’utiliserais plutôt de l’acajou, du chêne, de l’Iroko, bref un bois plus dur.
  • Pour les avirons, les dames de nage ne sont pas le système le plus simple à utiliser. Tous les débutants que j’embarque peinent à la nage. C’est pourquoi je préconiserait plutôt les avirons à oeil, un piton en laiton ou inox dépassant du plabord. Ce système règle d’entrée les problèmes de réglage de longueur et de verticalité des pelles lors de la nage.
  • Le safran : Le système d’aiguillot-fémellot vendu par la fonderie Nivet est très bien et surtout très esthétique (mais cher!). Finalement je crois que je préfère en définitive des safrans articulés relevables comme sur les dériveurs modernes. C’est d’ailleurs le système retenu par le chantier Hénaff pour la construction de l’Ilur.
  • J’ai intentionnellement interrompu les bancs latéraux arrière pour laisser une place d’environ 40 cm qui me permet de m’assoir en fond de coque tout en barrant. Je n’utilise pas cette possibilité car la position pour barrer n’est pas très confortable et le canot, assez gîtard, requiert tout mon poids sur l’extérieur, donc assis sur le banc. Mon regret en somme c’est de ne pas avoir prolongé les bancs latéraux arrière jusqu’au banc arrière.
  • Distance entre les bancs : J’ai placé les bancs à 1 mètre l’un de l’autre(distance entre l’arrière de chaque banc). C’est à mon avis un peu juste pour 2 nageurs un peu grands. 1,10 m est à mon avis la bonne valeur à retenir.
  • Distance entre les dames de nage et l’arrière du banc : idem pour des nageurs aux bras longs, 34-35 cm serait la bonne distance au lieu de 30-32 cm. Du haut de mes 1.80 m je me recule sur le banc pour allonger cette distance.
  • Les planchers : J’ai fixé mes planchers directement sur les membrures (dans la précipitation de la mise à l’eau) mais j’envisage de les rendre amovibles.
  • Les calles-pieds : La largeur du bateau et son caractère gîtard m’ont pousser à réaliser rapidement des calles-pieds à l’arrière, qui servent à la fois à la nage (une barre transversale pour les pieds relie 2 longerons à 90 cm l’un de l’autre) et aussi à procurer un appui à la gîte(appui sur les longerons). Pensez-y rapidement car j’en ai vu plus d’un glisser sur le plancher tout en barrant. Cela peut devenir dangeureux.
  • Les bancs de nage : Je trouve que la largeur des bancs est trop faible. Pensez à votre honorable postérieur après 2 heures de nage ! Je crois qu’une largeur d’au moins 25 cm n’est pas superflue. J’ai remarqué sur un autre Ilur (Sodade) que le constructeur avait doublé la largeur de chaque banc.
  • Le système d’étambrai avec une chaîne et des coins n’est pas très pratique. J’ai depuis réalisé un cerclage en laiton articulé avec une goupille qui me permet de mettre le mât en place de manière sûre et en un temps record.
  • La bande molle : Il faut protéger l’intégralité de la quille par une bande molle en laiton ou inox peint de la couleur de la coque. Je me suis contenté jusqu’à présent d’une bande molle en laiton en demi-rond de 12 mm de large, mais ma quille souffre à chaque échouage. La bande molle doit couvrir l’intégralité de la largeur de quille. La bande molle recouvre également le talon de quille dans sa partie verticale sur 15 cm.
  • Mise sur remorque : Pour sortir le canot de l’eau il faut bien sûr un treuil sur la remorque. Encore faut-il que le point de tire soit bien positionné ! Le point de tire doit être placé sur l’étrave légèrement sous le niveau de flottaison. 2 solutions : A la construction penser à percer l’étrave quand le bateau est sur son chantier (les risques de percer de travers sont alors minimisés), ou encore, et c’est ce que je vais faire, souder sur la bande molle un anneau (ce qui permet de répartir tous les efforts sur l’ensemble de la bande molle).
  • La remorque : Fabriquée par mes soins, je me suis rendu compte que les rouleaux latéraux doivent être placés complètement à l’arrière (à environ 50 cm de l’axe) et au niveau de l’essieu.
  • La première paire d’avirons, fabriquée selon les plans fournis, sont trop lourds et surtout mal équilibrés. Je m’en sers surtout pour godiller (en réaliser un seul de ce modèle est à mon avis suffisant). Il faut réduire la largeur de pelle à 9 cm, les affiner à la pelle le plus possible, et augmenter l’échantillon du manche à environ 7 cm de section, section constante jusqu’au manchon de cuir. La section circulaire au niveau du manchon ne doit pratiquement pas laisser de liberté à l’aviron dans la dame (ajuster le plus possible la section de l’aviron au diamètre de la dame). Au niveau de la pelle le manche doit avoir une section ovale de 30 mm sur 45 mm (certains diront 25 mm par 40 mm, mais cela dépend de la qualité du bois).
  • Toujours à l’aviron, ce canot avance bien mais il faut souquer ferme du fait de sa surface mouillée importante. Je me demande si la réduction du talon de quille qui frôle les 30 cm à l’arrière ne permettrait pas de diminuer cette surface et également de raccourcir les virements de bord.
  • La vergue : A mon avis un peu sur-échantillonnée. On doit pouvoir réduire partout de 1 cm sur le diamètre. Le point de drisse sur la vergue de mon Ilur se situe à 1.10 m du bout avant.
  • La barre : Faites-la plus longue d’au moins 30 cm. Il vaut mieux la couper par la suite que de devoir en refaire une autre ! En solitaire la meilleure position pour le barreur est à mon avis juste en arrière du banc arrière. Un petit stick pour prolonger la barre est alors nécessaire.
  • Le plan de voilure : La surface mouillée de l’Ilur en fait un bon voilier à partir de force 2 à 3. En deçà il peine un peu à prendre de la vitesse et je dois abattre franchement pour le lancer. Bref, par petit temps je regrette de ne pas avoir un foc ! J’envisage donc de lui greffer un foc de 3 m2 sur bout-dehors tout en bômant la misaine. En plus pour la navigation en équipage cela fait de l’occupation pour un équipier à l’écoute de foc.Réfléchissez donc bien à vos futures conditions de navigation (solitaire/équipage, régates ou balades seulement), car un gréement houari peu rapidement devenir tentant.

Les satisfactions

Les bonnes idées à retenir :

  • L’anneau d’amarrage sur l’étambot.
  • Un taquet en bois sur le champ arrière du puits de dérive est très utile pour diverses manoeuvre (fixer l’écoute, le palan de dérive, l’amurre).
  • La dérive pivotante en acier. Avantages : Les arrivées sur plage en douceur en laissant traîner la dérive, les talonnages non prévus de roches, le réglage fin du plan de dérive sous voile. François Vivier en communique volontiers les plans. Le palan de dérive est commandé de l’arrière via un taquet coinceur qui permet des réglages.
  • Le puits de dérive, légèrement biseauté sur l’arrière, m’a permis d’avancer les bancs (ils sont quasiment à la même place que sur la configuration dérive sabre), ce qui a aggrandi l’espace à l’arrière de 13 cm et donne un meilleur équilibre à l’aviron.
  • Le cerclage de mât en laiton à l’étambrai.
  • Le palan d’amurre est commandé de l’arrière. L’amurre passe au ras du plancher avant, tranverse un filoir en bois, et remonte vers un taquet coinceur en laiton avec filoir juste sous le banc arrière.
  • Une « barre d’écoute » en filin passe par dessus la barre et traverse chaque équerre de tableau arrière. Un noeud en huit en fixe la longueur. Le seul inconvénient de ce système c’est que l’angle de tire n’est pas exactement le bon avec 2 ris dans la misaine. Dans ces conditions (force 4/5) je ne recherche plus l’optimisation, mais seulement à naviguer le plus sûrement possible.
  • Entorse au traditionnel, une poulie moderne avec coinceurs fait partie du palan d’écoute que j’arme en solitaire. Cela me permet de me concentrer sur ma route tout en tenant toujours l’écoute coincée en main .
  • J’ai fini par trouver un gabarit d’aviron plus adapté à ce canot. Je me suis beaucoup inspiré des avirons des faerings norvégiens adaptés aux dames de nage. Ils sont équilibrés, encore un peu lourd mais il faut bien choisir son bois, et suffisamment efficaces pour permettre la nage pendant plusieurs heures.
  • Le nable dans le coffre arrière pour vider le bateau quand il est sur sa remorque. Il est situé au ras de la quille, juste à l’aplomb de la cloison arrière dans le coffre.
  • La remorque cassante avec treuil : Indispensable pour les mises à l’eau et sorties.

Mes fournisseurs et matériaux

Fournisseurs Fournitures
Chasse marée Livre : Construction bois, les techniques modernes par François Vivier.
Dossier technique ILUR
Menuisiers locaux 8 plaques de 172 x120 d’aggloméré pour gabarits et tasseaux.
2 basting de 5m pour le chantier.
Etrave, quille, tableau en chêne.
Pin d’Orégon pour préceinte, bancs, plabord.
Membrures en acacia.
Espars en sapin du nord
Castel Bois – Saint-Renan Finistère 5 plaques contreplaqué moabi ép. 10 mm 250×153
Menguy-Maguet – Douarnenez – Finistère Rivets cuivre diam 2,7 long 50mm : 120F /kg 350 au kg
Coquilles en cuivre 130F /kg : 300 g
Anneau d’étambot en laiton
4 Dames de nage diam 70 mm + supports à encastrer
SICOMIN – Pont l’Abbé – Finistère 15 kg de complexe Epoxy SR5200 / SD4204
Diluant 024 : 2litres
Charge Woodfill 130 : 2 grands pots
Poudre acajou pour coloration des congés – 1 pot
10 gobelets doseurs de 500cc
Fonderie Nivet – Plérin – Côtes d’Armor Fémelots et aiguillot en bronze
Coop des marins – Brest – Finistère 2 litres de vernis polyuréthane 2 composants International
2 litres de peinture polyuréthane 2 composants International Perfection 709
1 litre de primaire d’accrochage : International Perfection 709
Atlantic’bâches – Nantes – Loire Atlantique Bâche blanche laquée – 2,5m X 5m – Fabrication du taud
Voilerie Fiacre – Douarnenez – Finistère Voile polyester – Tan – 2 bandes de ris, cousue à l’ancienne.
Comptoir Métallurgique de Bretagne – Brest – Finistère Bande molle demi-rond de 6 mm en laiton – 1 longueur de 5 m

Mon budget

Matériaux Coût
Dossier de construction et livres 700 F
Pièces de bois (chêne, acacia, agglo) 2800 F
Contreplaqué moabi 3500 F
Résine époxy 2400 F
Accastillage et rivets cuivre 1900 F
Peintures et vernis polyuréthane 800 F
Voile 3000 F
Remorque de route 4000 F
Bâche PVC pour le taud 600 F
Total 19800 F

Rédaction : Le constructeur de Goustadig

Photos

Pour marque-pages : Permaliens.

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